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Danièle Godard-Livet

D comme dilemme


En tant que généalogiste et biographe, je découvre dans les archives ou bien on me confie des choses ignorées ou dissimulées : enfants "naturels", métier subalterne, surnom infamant, dette, condamnation, histoire militaire ou politique bien différente de la légende familiale, suicide...) et la question se pose de savoir qu'en faire.

Parfois, il me semble que la révélation de la vérité aurait bien simplifié la vie des descendants ; d'autres fois, il me faut bien conclure que l'histoire, telle qu'elle a été racontée et transmise, est la seule acceptable.

Et vous, amis généalogistes, comment faites-vous face à ces révélations des archives ou des récits ?

Sorj Chaladon a bien traité le sujet dans "La légende de nos pères": un biographe a reçu commande d'une fille pour qu'il écrive l'histoire de son père; il s'aperçoit que celui que tout le monde croyait être un héros de la résistance (et qui y croit lui-même) est bien loin d'en être un. Que faire de cette "vérité" ?

Cette peinture de Jérôme exposée au musée de Moulins (relative à l'affaire Dreyfus) et l'attitude perplexe du spectateur m'a semblée bien convenir à l'illustration de ma perplexité de biographe et de généalogiste

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