Je suis née dans une famille où le présent et l’avenir comptaient plus que le passé. Il y avait bien-sûr des grands parents auxquels nous rendions visite en été, mais pas de roman familial autour de l’histoire d’ancêtres dont personne ne se souciait. Je comprends très bien que l'on puisse vivre sans rien savoir de ses ancêtres.
Je comprends moins bien ceux qui racontent une histoire tronquée ou même une histoire fausse dont on exclut une partie des ancêtres pourtant connus. Citer des exemples et les confier à internet serait trahir la discrétion voulue des intéressés, j'en resterai donc à l' anecdote d'un mensonge trouvé dans des archives.
le poilu qui ment sur sa vie au Canada
Mensonge troublant dans des lettres de guerre où le poilu retrouve un cousin éxilé au Canada, jardinier comme lui, qui se dit marié à une riche héritière anglophone de Montréal
extrait de la lettre du 12 juin 1915 :
« Je vien de trouvé un cousin qui avait 8 ans que je n’avait pas vue il est interprête il est comme moi jardinier à Montréal dans le Canada, c’est celui que je devait partir avec, je ne sais si je ten avais parlé de Louis Paubel il s’est marié avec la fille d’un riche colon Anglais, il était comme moi il avait rien que ces bras pour travaillé. Il m’a dit qu’il voulait venir dans le midi car il ne veut plus retourné en Amérique, sa femme y est encore. »
En fait le cousin retrouvé n'est pas marié et ne vit pas à Montréal ; il est chauffeur à Willobuntch dans la Saskashewan comme le précise sa fiche militaire :
Il s'est présenté tardivement pour la mobilisation générale (venant du Canada) :
Mais il aura plus de chance que son cousin et s'établira dans le sud de la France après la guerre dont il sortira vivant.