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Danièle Godard-Livet

Mourir à Lissieu pour défendre Lyon !


positions des français et des autrichiens à la bataille de Limonest en 1814

Lissieu, comme toutes les communes de France, a son monument aux morts, mais il compte plus de morts de la Seconde guerre mondiale (30) que de morts de la Première guerre mondiale (22), ce qui n'est pas habituel. Il existe aussi sur la route de Limonest, au croisement du chemin de Fromenteau, une croix des autrichiens qui commémore une défaite de Napoléon en 1814 et au croisement de Montluzin une stèle à la mémoire des soldats qui ont tenté de retenir les allemands le 19 juin 1940 dans leur avancée foudroyante sur Lyon. Le printemps des cimetières m'a donné l'occasion de me pencher sur les batailles et les massacres qui ont marqué Lissieu.

La bataille de Limonest 20 mars 1814

Après la retraite de Russie en 1813, Napoléon doit affronter les armées européennes coalisée contre lui.

Mars 1814 , napoléon bagarre en champagne pour tenter de résister à la coalition. Il cherche à tout prix à ouvrir d’autres fronts pour disperser les forces adverses qui peuvent réunir 700 000 hommes.

Au sud le maréchal Augereau constitue l’armée de Lyon et va reprendre Bourg-en-bresse, Macon, Lons-le-Saunier… Mais les autrichiens ont pris conscience de la menace et détachent un corps d’armée de 50 000 hommes à mettre en face des 16000 d’Augereau qui attend des renforts du sud – l’armée de Catalogne à la frontière espagnole et les troupes massées sur la frontière italienne. Dès lors le rapport de forces est défavorable et l’armée de Lyon organise son repli. La défaite française de Limonest le 20 mars 1814 fait suite à celle de St Georges de Reneins le 18 mars 1814 ; elle sera suivie très vite de la première abdication de Napoléon (Fontainebleau, le 6 avril 1814) qui n’a pas résisté en Champagne.

La bataille oubliée de Limonest a vu s’affronter près de 80000 combattants ; les pertes françaises sont d’environ 1000 hommes, celles des ennemis de 3000. Pas de cimetière pour eux, sans doute des fosses communes dans le bois d'Ars.

Ces défaites ouvrent la porte aux autrichiens qui occuperont Lyon et le Forez de Roanne à St Etienne dans notre région; le 21 mars les autrichiens occupent Lyon, le 23 ils sont à St Etienne. Paris et une très grande partie de l’Est de la France n’échapperont pas non plus à l’occupation par les Prussiens et les autres coalisés.

La bataille de Montluzin 19 juin 1940

L'offensive allemande contre la France le 10 mai 1940 atteint Paris le 14 juin, Villefranche le 19 juin. Le 25eme régiment de tirailleurs sénégalais défend le couvent de Montluzin et tire pour retarder l'avancée allemande. Les français ne tiendront que cinq heures face aux troupes allemandes. Plusieurs blessés sont achevés et cinquante tirailleurs sénégalais faits prisonniers sont fusillés près de la gare des chères (19 français , originaires de toute la France et 19 sénégalais).

Les combats de Chasselay en juin 1940

Le 25eme régiment de tirailleurs sénégalais résistait toujours à Chasselayle 20 juin mais dut se rendre à bout de munitions. Les prisonniers noirs furent massacrés à la mitrailleuse ou écrasés par les chenilles des tanks. Malgré l'interdiction de donner une sépulture aux soldats noirs, le tata sénégalais, nécropole nationale, fut inauguré en 1942, il regroupe plus d'une centaine de tombes de peulhs, bambaras, malinkés, venus du Sénégal, du Dahomey, de Côte d'Ivoire, de Guinée et du Soudan.

C'est ainsi que se dresse dans les champs dominés par lemont Verdun, l'inhabituelle et élégante silhouette ocre d'un cimetière bien particulier, à la limite de la commune de Chasselay et des Chères.

tata sénégalais, nécropole nationale

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