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Photo du rédacteurDanièle Godard-Livet

La révolution municipale à Lissieu




Les élections de 1790


À Lissieu, comme dans toutes les paroisses de France, la révolution municipale crée les communes et permet aux Lissilois l’apprentissage de la démocratie.

Dès 1789 les révolutionnaires décident de l’organisation des municipalités qui remplaceront les paroisses et de l’élection au suffrage universel (masculin censitaire) du maire d’une part et des autres membres du conseil général de la commune ( officiers municipaux, procureur et notables), d’autre part.1

Les citoyens de Lissieu adhèrent immédiatement à cette nouvelle organisation et élisent un maire dès 1790 : Philibert Ferlat (1752-1833), vigneron de Bois Dieu; à ses côtés Alexandre Ferlat (1730-1803) son cousin officier municipal , Étienne rivoire notable, Jean Claude Sagnan procureur. Le curé Truchard, puis le curé Poncet qui le remplace en 1791, signe encore les actes d'état civil à leurs côtés.

A partir de 1792, la municipalité est chargée de tenir les registres d’état civil à la place du curé et que les nouveaux citoyens apprennent progressivement à remplacer le mot paroisse par celui de commune, de maison commune et plus d’église, à parler de citoyen, de république une et indivisible, à utiliser le calendrier nouveau et à afficher les promesses de mariage sur l’arbre de la liberté.


On ne dispose pas pour Lissieu des archives numérisées des délibérations de ces premières équipes municipales qui vont faire bien d’autres choses que de tenir l’état civil, comme l'inventaire des biens nationaux et leur adjudication. Elles sont disponibles sur le site des archives du Rhône 2pour la communauté de campagne voisine des Chères où Jean Antoine Gourd, maître de poste, est élu dès le premier scrutin et initie la carrière politique qui sera celle de sa famille. les Chères ne deviendra commune qu'en 1803, elle était auparavant paroisse annexe de Lissieu et de Chasselay.


Qui sont ces premiers édiles et quelle postérité sera la leur ?


On ne sait pas grand-chose de Philibert Ferlat, vigneron de Bois Dieu, si ce n’est qu’il est fils Benoit Ferlat et Claudine Voisin. Il est jeune 38 ans, vient de se remarier en 1787 avec une Jeanne marie Guillot, domestique à Lissieu venue de st romain de popey (leurs témoins ont été le granger des demoiselles trollier et le garde des bois du sieur Lambert dans son château de la roue) et a déjà de nombreux enfants.


Alexandre Ferlat a déjà 70 ans, il est cousin de Philibert Ferlat.il a été aubergiste à Montfort puis procureur fiscal Il est le neuveu de Francçois voisin fermier au château de Lissieu. Alexandre ferlat est proche de son beau-frère Philibert Voisin et parrain de deux de ses enfants (d’abord granger au château de Lissieu, puis marchand) dont il a épousé la demi-sœur Marie Anne Magnin. Son neveu Benoit fils de François sera maire de Lissieu de 1808 à 1821.


Pierre Murat 1742-1819 on ne sait pas grand-chose de Pierre Murat, si ce n’est qu’il est cultivateur à Lissieu et a cinquante ans lorsqu’il épouse en 1793 Jeanne Manderon de 23 ans sa cadette. Il sait écrire et a une signature imposante.Sa famille venait de Lentilly. Son fils Pierre [1793-1868] est dit agriculteur et homme d’affaires [il a trois domestiques dont un charretier et un domestique]. Il habite la préférence en 1836 puis Montfort jusqu’à la fin de sa vie avec sa femme Cécile Dugelay et leur fils Pierre Camille [1820-1875] qui restera célibataire.


Étienne Rivoire est propriétaire à la guerre [1764-1834 époux de Louise Vernay] fait suite à Alexandre Ferlat de 1804 à 1808.Alexandre Ferlata été pour lui une sorte de protecteur comme parrain d’abord3, témoin de mariage ensuite. Fils d’un maître ouvrier en soie propriétaire à Lissieu à "la guerre", il est né à Lissieu. Son grand-père, maitre forgeur, huissier, greffier de Lyon était déjà propriétaire à Lissieu. En 1789, il épouse la nièce du curé de Lissieu Truchard qui vit à Lissieu depuis la mort de sa mère. C’est le frère de Louise Vernay, Jean Vernay [lui aussi élevé par son oncle le curé Truchard] qui aura une longue postérité à Lissieu à travers les Vernay de Lissieu.


Il faut citer aussi d’autres acteurs importants de cette période qui n'auront plus de fonctions municipales après ; peut-être défandaient-ils une conception plus radicale de la révolution :

Jean Claude Sagnan [1719 -1803] époux de Marie Guillot fils d’André sagnan jardinier de Mme trollier en son domaine de Bois Dieu est granger de M. Mermier dans son domaine de Montfort. Il sera nommé officier national par le gouvernement révolutionnaire de 1793.

Il est avec Balthazard Reverdy [1764-1847] [lui aussi granger au Bois Dieu] parmi les plus attachés à une certaine idée de la révolution comme le sera Jean Pinet [1764-1832] de la côte du mas nommé maire pendant les cent jours en 1815.


Le retour des châtelains


Dès 1803 les Guyot de champferrand ont retrouvé le chemin de Lissieu et le château de La Roue que Lambert de Lissieu dernier châtelain de Lissieu (exécuté en 1793) avait vendu à son beau-père. Pierre Marie Guyot qui ne vivra que 6 jours y nait le 13 thermidor de l’an 11.. Il faudra attendre encore un peu que leurs autres enfants grandissent pour qu’ils soient nommés aux affaires de Lissieu, débutant ainsi la longue liste des maires-châtelains de Lissieu qui sera la règle pendant une grande partie du 19eme siècle et le début du 20éme :

Stéphane Guyot de Lissieu (1802-1826) sera nommé maire de 1824 à 1826

Camille Théodore Durozier (1793-1855), époux de Marie Louise Guyot de Lissieu (1797-1833), sœur de Stéphane sera nommé maire de 1826 à 1830.

Toutefois ce retour des châtelains s’accompagnera du démembrement des grandes propriétés, en particulier du domaine de la Roue.


1sur les différentes lois qui régissent l’organisation des municipalités, un site fait le point : https://histothequejv.wordpress.com/communes-maires/

2 Délibérations communales des chères sur le site des archives du Rhône https://archives.rhone.fr/ark:/28729/vb1r54hdg3qm/d26052f7-6595-431a-8166-ca198c1e645c

3Alexandre Ferlat et son épouse sont parrain et marraine d’Étienne Rivoire et l’ont sans doute en partie élevé.Son père (dont c’était les secondes noces) a déjà soixante ans et mourra en 1774 lorsqu’il a dix ans.


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