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Zurbaran, réinventer un chef d'oeuvre

Photo du rédacteur: Danièle Godard-LivetDanièle Godard-Livet
notre conférencière en début de visite devant l'affiche
notre conférencière en début de visite devant l'affiche

Samedi 15 février 2025, l'association Effervescence* proposait une visite au Musée des Beaux arts de Lyon où

l'exposition Zurbaran, réinventer un chef d'oeuvre est incontestablement une réussite. Vous pouvez encore la voir jusqu'au 2 mars 2025.

Réussite muséale parce qu'elle réunit trois tableaux presqu'identiques du Saint François de Zurbaran en extase (ceux du musée de Lyon, de Barcelone et de Boston) et quelques autres très belles oeuvres représentant aussi Saint François dont deux Gréco (1541-1614) admirables.

Présentation intelligente surtout parce qu'elle montre comment une oeuvre austère et authentiquement religieuse d'un peintre du 17e siècle (Zurbaran 1598-1664) peut stimuler la créativité d' artistes jusqu'à nos jours qu'ils soient peintre, photographe, sculteur ou couturier.


Le saint François de Zurbaran avait été offert aux conventines des colinettes à Lyon mais il leur faisait si peur qu'elles l'avaient caché dans un grenier. Retrouvé et rachetée le tableau est une des premières oeuvres d'importance à entrer au musée des beaux arts de Lyon juste après la Révolution. La conférencière ne nous en dira pas beaucoup plus sur le peu de goût des Français d'alors pour la peinture espagnole jusqu'à la création par Louis Philippe d'un musée espagnol au Musée du Louvre en 1838, mais cette conférence du Louvre raconte tout. à 43.52 on parle de Zurbaran et de la fascination que provoquent alors les oeuvres espagnoles**.


Ce que l'oeuvre de Zurbaran a de fascinant au-dela de la maîtrise technique du peintre, de la simplicité du cadrage frontal, de l'arrière plan unifié et de la sobriété des tons utilisés, c'est Théophile Gautier (1811-1872) , le grand ami de Baudelaire qui l'exprime le mieux dans son poème "à Zurbaran"


Tes moines, Lesueur, près de ceux-là sont fades :

Zurbaran de Séville a mieux rendu que toi

Leurs yeux plombés d’extase et leurs têtes malades,

Le vertige divin, l’enivrement de foi

Qui les fait rayonner d’une clarté fiévreuse,

Et leur aspect étrange, à vous donner l’effroi.

Comme son dur pinceau les laboure et les creuse !

Aux pleurs du repentir comme il ouvre des lits

Dans les rides sans fond de leur face terreuse !

Comme du froc sinistre il allonge les plis ;

Comme il sait lui donner les pâleurs du suaire,

Si bien que l’on dirait des morts ensevelis !


Effroi sinistre, c'est ce que l'on ressent devant l'oeuvre boulversante du grand photographe Andrés Serrano extraite de sa série Torture en mémoire des sévisses subis par les prisonniers d'Abou Ghraib et présentée dans la dernière salle. L'influence de Zurbaran n'est pas douteuse.


Andrès Serrano
Andrès Serrano

Pour terminer sur une note plus gaie. Une belle visite proposée par Effervescence (Merci à Jean Paul Delorme l'organisateur), où nous sommes tous allés en train à une heure où il n'y avait pas trop de monde, mais où déjà les plus jeunes s'initiaient à la peinture.

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Photo DGL
Photo DGL
  • l'association Effervescence a été créée il y a 20 ans à Civrieux d'Azergues. Effervescence est née en janvier 2004… d’un fulgurant désir de communiquer autour de la culture. De la culture qui nous est transmise, celle de la littérature, de l’histoire, de la philosophie, du cinéma, de tous les arts…mais aussi de celle que nous vivons tous les jours : celle de nos passions associatives, de nos violons d’Ingres, de nos savoir-faire connus ou inattendus… Si la culture vous intéresse n'hésitez pas à nous rejoindre

** La conférence est longue (1h 16) mais passionnante et en apprend beaucoup tant sur l'histoire de France que sur l'histoire de l'art

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